On a tous ce moment de solitude devant notre manuscrit : un mot qui sonne faux, une faute bête, une tournure maladroite. Et on se dit : “Mais un vrai écrivain ne ferait jamais ça…” Spoiler alert : si, il le ferait. Et il l’a fait. Les plus grands. Les plus admirés. Les plus publiés. Tous. Et parfois, ils en ont ri, en ont joué, ou en ont fait des leçons savoureuses. Alors, si tu as déjà corrigé vingt fois la même phrase ou appelé ton personnage “Lucie” au chapitre 3 et “Julie” au chapitre 12… tu es en excellente compagnie.
Quand les grands écrivains font des erreurs… et s’en amusent
1. Victor Hugo : la faute… à l’enthousiasme ?
Victor Hugo avait un enthousiasme débordant. Un jour, après l’impression de Les Misérables, il envoya à son éditeur un télégramme laconique : « ? »
Ce à quoi l’éditeur répondit tout aussi sobrement : « ! »
Mais Hugo, dans son œuvre, n’était pas toujours aussi concis… ni irréprochable. Il affectionnait les longues phrases à tiroirs où la grammaire se perdait un peu en route. Résultat : certaines tournures seraient aujourd’hui considérées comme des fautes. Mais qui oserait corriger le maître ? (Spoiler : ses éditeurs ont essayé. Et souvent renoncé.)
2. Flaubert et le syndrome de la virgule
Gustave Flaubert, obsessionnel du style, pouvait passer des heures sur… une virgule.
Il racontait dans ses lettres qu’il avait lu à haute voix une même phrase pendant toute une journée, changeant l’emplacement des virgules.
Et pourtant, malgré son perfectionnisme maladif, des coquilles sont passées entre les mailles. Il s’en moquait parfois, rappelant que la beauté d’un texte n’est pas dans la perfection technique, mais dans la musique intérieure.
Moralité ? Une faute d’accord ne tue pas un chef-d’œuvre.
3. Agatha Christie et la mémoire qui flanche
La reine du crime a publié plus de 80 romans… mais n’était pas du tout une maîtresse de la cohérence.
Elle l’a admis avec beaucoup d’humour dans son autobiographie :
“Il m’est arrivé d’oublier que j’avais déjà tué un personnage dans un précédent roman… et de le faire réapparaître vivant.”
Elle oubliait aussi les noms, les détails… mais ses lecteurs ? Ils étaient trop captivés pour s’en formaliser.
Comme quoi, on peut perdre le fil… tant qu’on garde le suspense.
4. Colette et les ratures assumées
Colette écrivait à la main, sur son lit, parfois en robe de chambre, entourée de ses chats.
Ses manuscrits originaux sont truffés de ratures, de ratures sur les ratures, de notes griffonnées en marge.
Elle appelait ça son ballet d’hésitations.
Et elle en était fière : “Un texte trop lisse n’a pas vécu.”
Tu hésites, tu corriges, tu reviens en arrière ? Colette dirait : “Bravo, c’est que ça vit !”
5. Stephen King et la machine à fautes
Même les rois du best-seller trébuchent. Dans son livre Écriture : Mémoires d’un métier, Stephen King confesse qu’il a souvent laissé passer des fautes… même après plusieurs relectures.
Il raconte qu’un jour, un lecteur lui a envoyé un courrier de huit pages recto verso pour lui signaler toutes les erreurs d’un de ses romans.
Réponse de King ?
Un chèque pour le remercier… et une carte postale avec écrit : “Je suis humain. Et mes personnages aussi.”
Conclusion : L’imperfection… c’est le style
Écrire, c’est comme vivre : c’est bourré d’erreurs, d’oublis, de dérapages… et c’est ce qui rend ça passionnant.
Tu fais des fautes ? Parfait. Tu corriges, tu doutes, tu recommences ? Encore mieux.
Les plus grands ont trébuché avant toi. Et ils ont souvent su rire de leurs faux pas.
Alors, à la prochaine coquille dans ton manuscrit… pense à Agatha, Victor ou Colette. Et souris.
C’est peut-être ça, le vrai style littéraire : l’imperfection assumée.
A vos succès d’écriture…
c est très encourageant !
merci infiniment pour ces révélations …..ceci remonte le moral ,ça arrive aux grands ecrivains…..pourquoi s’en soucier alors ?
c est l idée qui s en dégage.