Voilà déjà le 3e volet de la série dédiée à Marcel Proust.
La petite madeleine de Proust
S’il est un passage emblématique dans cet « édifice immense du souvenir », c’est bien celui qu’on appelle « la petite madeleine » : une simple madeleine imbibée de thé fait revivre au narrateur ses dimanches matin à Combray, lorsque sa tante Léonie lui proposait cette même pâtisserie qu’elle avait trempée dans sa tasse.
Vous pouvez lire ce fameux passage dans le premier volume de la À la Recherche du temps perdu intitulé Du côté de chez Swann.
« Et tout d’un coup, le souvenir m’est apparu. Ce goût, c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là, je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour à sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m’avait rien rappelé avant que je n’y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d’autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s’était désagrégé ; les formes – et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot – s’étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d’expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. »
Du grand art, non ?
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