Début avril 2025, le Centre national du livre (CNL) a publié son étude annuelle sur les habitudes de lecture des Français. Et le verdict est clair : la lecture régulière recule. Le temps consacré à lire diminue. Les écrans, eux, continuent de grappiller des minutes précieuses, surtout chez les plus jeunes.
Alors, fin annoncée du roman ? Abandon progressif du papier au profit du scroll ? Peut-être. Mais pas forcément.
Et si cette tendance nous envoyait un message, à nous, qui écrivons ?
Ce que dit l’étude (en bref)
Voici quelques chiffres issus de l’étude du CNL 2025 :
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56 % des Français se déclarent lecteurs réguliers (contre 61 % l’an passé)
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Temps moyen de lecture : 31 minutes par jour, en baisse de 10 minutes
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Chez les moins de 25 ans : -13 minutes de lecture, mais +53 minutes d’écran
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Les jeunes préfèrent toujours le roman papier, notamment les genres fictionnels : romance, fantasy, polar
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Les recommandations viennent désormais autant des amis que des réseaux sociaux
Une lecture qui s’effrite… mais une exigence qui monte
Moins de lecteurs, c’est une mauvaise nouvelle ? Pas forcément.
Parce qu’en filigrane, cette étude dit aussi autre chose : les lecteurs qui restent… veulent que ça en vaille la peine.
Ils lisent moins, oui.
Mais ils veulent être saisis.
Ils veulent être happés dès la première page.
Ils veulent une histoire qui tienne, qui vive, qui frappe juste.
Autrement dit : l’époque où un roman pouvait se permettre d’être moyen est révolue.
✍️ Ce que cela implique pour les auteurs
Écrire aujourd’hui, ce n’est plus “juste écrire une histoire”.
C’est répondre à un défi clair : celui de retenir un lecteur volage, sursollicité, distrait… mais toujours sensible aux bonnes histoires.
Ça implique de :
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Soigner ses personnages, leurs désirs, leurs failles
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Clarifier les enjeux narratifs, dès le départ
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Travailler le rythme, la tension, les rebondissements
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Offrir une fin qui résonne, pas juste une fin
Ce n’est pas une contrainte.
C’est un appel.
Une exigence qui pousse à faire mieux, à faire vrai.
Moins de place… mais plus d’impact
Écrire aujourd’hui, c’est comme prendre la parole dans une pièce déjà bruyante.
Si tu veux qu’on t’écoute, tu dois dire quelque chose de fort, de juste, de vivant.
Oui, les lecteurs sont moins nombreux.
Mais ils sont là. Et ils attendent qu’on les embarque.
A vos succès d’écriture