Le 8 mars ce sera la journée mondiale des droits de la femme et je me suis demandé si la parité existait en littérature…
En fouillant, j’ai noté des avancées mais il reste encore beaucoup à parcourir. Alors plutôt que de se battre pour imposer une écriture inclusive (ça c’est mon avis !), d’autres combats plus importants restent à mener !
Jugez-en vous même
1 / Les femmes sont moins primées
Depuis la création du prix Goncourt, 160 prix sont allés à des femmes, sur 741 attribués.
Le dernier en date, le 3 novembre 2022, Brigitte Giraud reçoit le Prix Goncourt pour son roman Vivre vite (Flammarion).
- Le prix des lectrices d’Elle a couronné 52,1 % de lauréates. En mai 2022, Anne Berest pour son roman La carte postale (Grasset).
- Le prix Femina 36,8 %. Le 7 novembre 2022 Claudie Hunzingerest primé pour Un chien à ma table (Grasset)
- Le Goncourt des lycéens 36,7 %,
- Le prix France Inter 32,6 %,
- Le prix de Flore 24 %, Joffrine Donnadieu reçoit le prix en décembre 2022 pour Chienne et Louve (Editions Gallimard)
- Le Médicis 21 %. Emmanuelle Bayamack-Tam reçoit le prix 8 novembre 2022 pour La Treizième heure (POL)
- Le Renaudot 15,2 %,
- Le prix Décembre 15 %. Il est décerné le 26 octobre 2022 à Lola Lafon pour Quand tu écouteras cette chanson (Stock)
- Le grand prix du roman de l’Académie 12,4 %,
- L’Interallié 10,7 %,
- et enfin le Goncourt 10,5 %. Ce qui met ce prix le plus prestigieux de France en bon dernier de la liste des grands prix littéraires français. Pour information, les femmes ont été totalement absentes des palmarès à quarante-cinq reprises depuis 1903.
Sur les trente dernières années, il n’y eut aucune lauréate, tous prix confondus en 1986, 1994, 1995, 2003 et 2008 !
Le prix Nobel de littérature ne donne guère de meilleurs résultats.
Ceci dit, depuis les années 1990, les femmes sont de plus en plus nombreuses à recevoir cette récompense, à l’image de Svetlana Alexievitch, lauréate en 2015, ou d’Olga Tokarczuk, en 2018 et Annie Ernaux en 2022.
Mais elles ne représentent toujours qu’un septième des lauréats soit 17 femmes pour 118 lauréats.
Enfin, les femmes sont quasiment absentes de La Pléiade, la plus prestigieuse collection française. Seules 16 femmes pour 209 hommes !
2 / Et pourtant, les femmes lisent et écrivent
Un sondage Ipsos réalisé auprès de 1000 personnes au début de l’année 2019 révélait que les femmes sont de plus grandes lectrices (elles avaient lu 26 livres en moyenne au cours des douze derniers mois) tandis que les hommes en auraient lu 17 livres.
Le lecteur type du livre papier reste une femme, diplômée, plutôt âgée.
54 % des femmes déclarent lire tous les jours ou presque, surtout le soir avant de se coucher
Et pour ce qui est de l’écriture : 37 % des écrivains sont des écrivaines !
Enfin, rappelons que l’un des romans les plus vendus dans le monde a été écrit par une femme, Margaret Mitchell. Son roman Autant en emporte le vent fut publié en juin 1936, et six mois plus tard plus d’un million d’exemplaires ont été vendus. Autant en emporte le vent a reçu le prix Pulitzer en 1937. Il sera traduit en 14 langues et publié à plus de 35 millions d’exemplaires dans le monde !
Pour conclure, en littérature comme dans de nombreux domaines, la parité n’est pas encore pour aujourd’hui !
Alors mesdames les abonnées… Ecrivons et faisons bouger les lignes !
Effectivement, la parité n’existe pas. La tendance est inversée. Les femmes sont bien plus publiée que les hommes de nos jours. Les prix littéraires ne sont pas un éléments de mesure, seul le lectorat, et encore.
Bonjour
Justement, la tendance s’inverse et les femmes sont plus publiées…mais moins primées !
Je serai curieuse de connaître également la composition du jury. Ça pourrait être révélateur.
Majoritairement des hommes !
Ceci explique cela !
Je trouve cet article édifiant. C’est vrai, Marie-Adrienne, les femmes lisent mais écrivent moins. Alors comme vous dites « Ecrivons et faisons bouger les lignes »
Si les femmes participent moins aux concours ou écrivent moins, les raisons bien sûr en sont multiples! Je suis d’une autre génération mais je constate malgré tout que cela n’a pas trop changé sur certains points. La charge de travail qui incombe à la femme reste encore très lourde et le temps consacré à l’écriture en pâtit. Je ne vais pas m’envoler dans un étude sociologique mais il y a un peu de cela et de bien d’autres choses certainement!
Mais les femmes sont des combattantes et elles finiront bien par « faire bouger les lignes »
Bravo Marie-Adrienne pour cet article qui nous fait réfléchir
Ça pourrait bien être un sujet de dissertation!
Merci pour cet article. Puis votre travail de recherche. D’autres domaines sont aussi criants de vérité : le sport, la politique… et prouvent bien que malgré les belles paroles la musique n’y est certainement toujours pas.
Donc bien d’accord avec vous sur l’écriture inclusive !
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs : à vos partitions.
Et belles lectures !
Merci Marie-Adrienne pour ce travail de recherche. En 2023, La femme n’a pas encore sa vraie place, mais doucement s’installe dans tous les domaines.
Nos élites, les différents dirigeants entretiennent cette société encore trop Phallocrate.
Mais heureusement le regard et la pensée de certains hommes changent la donne par leur respect et ont compris que nous étions complémentaires et non en guerre.