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romans feel good
À en croire la multiplication des livres « fell good » sur les tables des libraires, c’est ce qu’on pourrait se dire. Car le feel good est bel et bien installé en librairie. Je parle de ces livres censés donner du bonheur, de la joie ou… de la confiance en soi !
Le phénomène feel good
Le phénomène n’a rien de franco-français mais depuis quelques années plusieurs auteurs se sont lancés dans le genre. D’ailleurs, la diversité est telle qu’il est très difficile de les classer. Les ouvrages de fiction romances, dark romance, new adult (érotiques ou non) côtoient sans façon ceux de la non-fiction : manuels de développement personnel et de vie pratique.
Le feel good : un genre indéfini
La vraie raison c’est que les libraires n’ont pas dédié de rayon aux ouvrages feel good alors ils classent comme ils peuvent avec la fiction qui s’y rattache. D’autant que la production est en perpétuelle croissance et que les rayons des librairies ne peuvent s’allonger indéfiniment.
L’autre raison, c’est la confusion au niveau de la définition du genre. Pour certains, elle n’est qu’un concept marketing. Pour d’autres, la littérature feel good reste la littérature qui fait du bien. Comme un pansement qui viendrait couvrir les contrariétés du quotidien et l’inquiétude qui en découle. Le lecteur se sent compris, et entendu. Il se reconnait dans l’histoire, il y puise une leçon de vie avec le sentiment que l’auteur s’est adressé à lui.
Car en effet, le lecteur se trouve au centre de la littérature feel good. Et c’est à lui que l’auteur s’adresse. Il lui prodigue des leçons de vie et crée une connivence avec lui tout en lui dévoilant sa fragilité.
Quelques exemples…
Les raisons du succès des livres feel good
Le magazine Lire a établi une liste de dix points à l’origine du succès des ouvrages feel good.
À noter qu’après une forte croissance ces dernières années, le déclin s’amorce. Et le phénomène de saturation agit directement sur les recettes. Si certains auteurs restent plutôt bien installés dans le genre, d’autres voient déjà leurs ventes chuter.
À vos succès d’écriture…
Avez-vous déjà lu un de ces romans « feel good » ; je suis curieuse de connaitre votre avis au sujet de ce genre ?
Encore un anglicisme qui envahit notre vocabulaire. Pourquoi ne pas appeler, en France, ce genre le « bien-être » ? Déjà, l’appellation serait claire pour tout le monde, ce qui permettrait à certains de ne pas se perdre dans une littérature qui n’est pas la leur. Ensuite, cette littérature qui renvoie à « son moi » est l’inverse d’une évasion qui, le temps d’une lecture, permet d’échapper à son quotidien.
Toute la littérature me fait du bien. J’ai bien dit « littérature » et non pas « livres ». Ce qui me fait du bien c’est d’entrer dans le monde d’un(e) auteur(e) et d’écouter sa voix, pas qu’on me dise que je suis belle et bien parfaite et que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je veux, lisant, être transportée, pas rempotée.
Bravo Mimie, je souscris à 200% à votre commentaire.
De surcroît avec des « rentrées littéraires » avec plus de 500 livres et des « Prix » à n’en plus finir, il faut être à la retraite (comme moi) pour passer des heures à synthétiser les livres à acheter.
Un sourire, au passage, à Marie-Adrienne pour sa persévérance et ses bons conseils.
Merci pour votre encouragement Jean-Jacques, ce n’est pas toujours facile de gérer le blog, mon activité d’écrivain biographe et ma vie privée. Mais je fais du mieux que je peux pour partager mon expérience, mon savoir-faire, mes découvertes en matière d’écriture.
Bonjour à tous,
Lectrice de romans feel good (mais pas que!!), je suis aussi auteure de romans du même nom (J’avais prévu autre chose… , notamment)
Je suis par ailleurs sophrologue et art thérapeute. C’est donc tout naturellement que j’ai eu envie d’écrire des histoires dans ce style optimiste, émouvant et drôle sur le thème de la résilience et de l’épanouissement personnel. Toutefois, je distingue dans ce qu’on appelle « feel good » deux types de romans:
Il y a le roman feel good , dit optimiste avec en effet une vie heureuse et une leçon à méditer mais avec une vraie histoire avant tout. Et il y a les livres de développement personnel « à la sauce » romancée qui se disent être des romans alors que l’histoire est davantage en arrière-plan au profit des leçons ou exercices à mettre en pratique.
Pour ma part, je préfère lire un livre pratique et complet de développement personnel d’un côté et un roman de l’autre car je trouve le mélange des deux délicat… Cependant, je suis en pleine phase d’écriture de mon 2e roman (toujours un feel good!) et comme il y a une sophrologue dans l’histoire, je n’ai pu m’empêcher d’y glisser des textes de relaxations en annexe du livre, pour ceux qui voudraient expérimenter les visualisations évoquées dans certains chapitres… Comme quoi, chacun ses paradoxes! 😉
Pour le coup, je vais sans doute sembler opposé à l’opinion majoritaire ici, mais j’avoue avoir un peu de mal avec ce genre de romans. Typiquement, on y trouve une torsion de la réalité tellement forcée que je sors de l’histoire en permanence. La littérature, selon moi, ce sont des mensonges (la fiction), que l’on utilise pour dire des vérités. Le feel good, ce sont des mensonges que l’on utilise pour dire des mensonges. Et pour certains, ça fonctionne. Je suis même certain que beaucoup en ont besoin, que ce genre de romans leur sert d’échappatoire ou de baume pour apaiser leur propres tracas. Ils aiment se mentir, ça leur fait du bien, et tant mieux pour eux. Mais je ne souscris pas à ce genre de lecture. Chacun son truc. Le réel est laid parfois, mais je préfère le regarder dans sa laideur véritable qu’à travers un miroir déformant. Alors oui, les happy ending font du bien, mais ils arrivent rarement dans la vraie vie. Détourner les yeux, même le temps d’un roman, n’y changera rien.
La résurgence du feel good, et je suis peut-être un peu dur, c’est symptomatique d’une époque où on préfère un mensonge réconfortant à une vérité douloureuse.
Pourquoi donc « happy end » au lieu de « fin heureuse »? Encore la force d’attraction de l’anglais!