L’interjection et l’onomatopée sont assez souvent confondues. Dans les deux cas, il s’agit de mots courts et invariables. Mais la différence est en réalité assez subtile, l’onomatopée est liée au principe d’imitation, contrairement à l’interjection…
Interjections et onomatopées
L’interjection (du latin interjectio, de jacere = » jeter, lancer « ) exprime un sentiment, un ordre, une émotion spontanée et n’évolue qu’avec la langue : chut ! Va ! Hélas ! Aïe ! Crotte !…
L’onomatopée (du grec onomatopoiia = création de mots) est extensible à l’infini puisqu’elle part de l’imitation, et on peut tout imiter, donc inventer n’importe quelle onomatopée à tout moment.
La construction ne suit pas des règles précises de construction à part la ressemblance avec un bruit existant : Ouah ! Miaou ! Splash ! Crac ! Boum ! Hue ! Ding ! Dong ! Bang ! Plouf ! Bling ! Flop ! Hop ! Sniff ! Couac ! Tic-tac ! Vroum ! Badaboum ! Hum ! Bof !…
Pour résumer :
l’onomatopée est une forme d’interjection, mais toutes les interjections ne sont pas des onomatopées.
L’onomatopée
(L’ article traitera surtout des onomatopées)
Définition :
l’onomatopée est une catégorie d’interjections émise pour simuler un bruit particulier associé à un être, un animal ou un objet, par l’imitation des sons qu’ils produisent. Certaines sont improvisées de manière spontanée, d’autres sont conventionnelles.
Par exemple, les expressions « cui-cui » et « piou-piou » sont les onomatopées désignant le cri de l’oisillon, et « crac » évoque le bruit d’une branche que l’on rompt ou d’un arbre qui tombe au sol.
Peut-on utiliser des onomatopées dans un roman ?
Il n’y a pas de règle en la matière. Ceci dit, mieux vaut utiliser les onomatopées avec parcimonie. Contrairement à la BD qui en fait un usage fréquent pour illustrer les actions sonores non parlées. L’écriture offre les mots et la longueur que la BD n’a pas !
Vous trouvez une liste non exhaustive d’onomatopées en cliquant sur ce lien (fichier PDF)
Si d’autres onomatopées vous viennent à l’esprit. N’hésitez pas à les signaler en commentaire pour compléter cette liste.
À vos succès d’écriture…
Merci pour la liste des onomatopées ; j’essaierai d’en distiller dans les écrits professionnels et administratifs… Pas gagné d’avance !
Bonjour Jean-Patrick
Certes ça ne sera pas facile de glisser quelques onomatopées dans des écrits professionnels et administratifs. Mais on peut imaginer un jeu d’écriture. Dans un premier temps, sélectionnez x onomatopées. Et demandez d’écrire un texte en les incluant. Cela donnera certainement un texte très rigolo.
A tester !
Bonne journée
Dans la littérature haïtienne, les onomatopées sont fréquentes car elles proviennent de la tradition orale, l’art du conte etc. Elles ne font pas qu’illustrer, elles peuvent même carrément remplacer un autre mot. Un exemple? Une grand-mère flobodop : pour faire « entendre » qu’elle est fripée. Plus tragique, l’onomatopée goudougoudou qui désigne le séisme du 12 janvier 2010.
Merci Adrienne,
Très utile, cet article. Il m’apporte une touche de fantaisie dans l’écriture du mon roman.Et ce sera un réel plaisir pour les lecteurs, si l’O.; ou l’In., est bien placée. N’oublions pas les lecteurs…
PS. Je viens de finir la lecture du livre de Stephen KING.
ECRITURE Mémoires d’un métier. Thank You Stephen !
À recommander à tous les auteurs ! IN-DIS-PEN-SABLE…
Bonjour
Si cet article peut vous servir, tant mieux !
Merci pour la référence du livre. C’est à lire.
Bien à vous
Mais comment écrire un onomatopé dans le texte d’un roman ?
Puis-je écrire:
« BANG ! »
Comme si le son faisait partie d’un dialogue ?
Bonjour
Oui vous pouvez mais les onomatopées sont à utiliser avec parcimonie dans un roman. Contrairement à la BD qui en fait un usage fréquent. Comme je le dis dans l’article, l’écriture offre les mots et la longueur que la BD n’a pas !
Bien à vous
Merci beaucoup pour votre réponse ! Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. 😉
Bonjour !
Merci beaucoup pour cette liste d’onomatopées, cela va m’être très utile ! Auriez-vous une idée d’onomatopée pour l’acquiescement, dire oui ? Je n’arrive pas à trouver ! Merci !
Bonjour
Ce qui me vient spontanément c’est « ouaaais ! » ou « YESSSS ! » plus dans l’air du temps, mais ce ne sont pas des onomatopées.
Sinon, je ne vois rien d’autre.
Je ne sais pas si cela vous conviendra.
Bien à vous
Merci beaucoup pour votre réponse !
Houlaaa… dit-elle en soupirant.
Bonjour, j’aurais aimé savoir quelles onomatopées sont possibles d’utilisation dans un roman pour décrire un acquiescement de type mugissement. Puis-je utiliser le Mmmh dans un dialogue ? Est ce qu’il s’agirait en effet d’une onomatopée ou bien s’agit-il d’autre chose ? Peut-être cette réponse existe-t-elle sous une autre forme d’écriture, en ce cas, je ne vois pas laquelle. Merci.
Bonjour
Moi je mettrai Mmmh, je ne vois rien d’autre !
Oui, d’accord. Je trouve cela assez étrange, je ne l’ai jamais vraiment vu utilisé dans un roman. Merci de votre avis !
une minuscule question pour une majuscule… question orthographique :
on les entraîne, on les forme pour, on les motive, et bam ! un jour, ça se retourne contre vous.
ou bien
on les entraîne, on les forme pour, on les motive, et Bam ! un jour, ça se retourne contre vous.
Bravo à votre pédagogie !!!
Bonjour
Il faut écrire : « on les entraîne, on les forme pour, on les motive, et Bam ! un jour, ça se retourne contre vous. »
Lorsque l’interjection est répétée, les possibilités sont infinies en ce qui concerne tant la répétition du signe d’exclamation que l’emploi de la majuscule : tout dépend de l’effet que l’on souhaite obtenir.
Si l’on veut appuyer sur les interjections, on peut soit les écrire chacune avec une majuscule, soit répéter le point d’exclamation, ou utiliser les deux procédés à la fois.
Si l’on veut accélérer le rythme, notamment pour imiter le rire, on peut même supprimer la virgule. Bref, toutes ces possibilités sont admises :
Ha, ha, ha!
Ha! Ha! Ha!
Ha! ha! ha!
Ha ha ha!
Bien à vous
Dans le recueil de nouvelles « Ab origine fidelis » (trouvable sur Amazon), en particulier dans la nouvelle « Ad augusta per angusta », il est fait un usage particulier des onomatopées : elles sont données avant que le lecteur sache à quelle action elles correspondent. Par exemple, on lit « fiout ! » et ce n’est qu’ensuite qu’il est expliqué qu’il s’agit d’une fléchette qui vient d’être tirée. Cela génère un certain suspense.
Comme si l’auteur ne faisait que verbaliser l’action qui vient de se dérouler. Ca donne un rythme particulier au récit.