Cette question revient souvent, tellement souvent d’ailleurs que j’ai fini par me dire qu’elle méritait bien un article. Allons-y…

 

 

 

 

Vous visez l’édition et pensez peut-être que les éditeurs sont à la recherche d’un nombre de mots spécifiques en fonction de votre genre.

Alors, combien de mots doit compter un roman ?

Ou du moins quel nombre serait susceptible d’intéresser les éditeurs ?

Dans cet article, nous allons voir en détail si un nombre de mots peut affecter vos chances de publication.

 

Pourquoi tenir compte d’un nombre de mots ?

 

Vous le savez certainement les éditeurs prennent de moins en moins de risque. Autrefois, il leur arrivait de décider sur un coup de cœur et de parier sur un auteur en devenir.

Aujourd’hui, ils éditent un livre s’ils pressentent un succès ou un minimum de ventes. Ils connaissent bien les us et coutumes des lecteurs, leurs goûts littéraires et quel livre a plus de chance de se vendre.

Mais qu’en est-il du nombre de mots ?

Un nombre trop élevé de mots peut-il être rédhibitoire et condamner définitivement l’édition d’un roman ?

 

Pourquoi compter les mots et non les pages ?

 

La plupart des auteurs parlent en nombre de pages alors que dans le monde de l’édition, on parle plutôt en nombre de mots.

Pourquoi ?

Parce que le nombre de pages peut varier considérablement. Si la police est un peu plus petite, les marges un peu plus larges, le format de la page un peu plus grand, ou l’interlignage réduit, le nombre de pages peut être très différent et cette différence être énorme. Alors que le nombre de mots restera constant indépendamment des options de mise en pages.

À l’époque des machines à écrire, le nombre de mots par page était beaucoup plus régulier qu’aujourd’hui puisque chaque caractère était en police « courier », avec une largeur fixe. Les manuscrits envoyés aux maisons d’éditions contenaient environ 250 mots par page.

Aujourd’hui, nous pouvons modifier à loisir la police de caractères. Mais le palier de 250 mots par page est resté la norme dans l’édition. On peut donc se faire déjà une bonne idée avec ce tableau de conversion :

1 page 250 mots
100 pages 25 000 mots
200 pages 50 000 mots
300 pages 75 000 mots
400 pages 100 000 mots
500 pages 125 000 mots

 

Combien de mots un roman doit-il compter ?

 

On parle de roman à partir de 40 000 mots. Mais techniquement, il n’y aucune longueur maximum à un roman. Bien que, si elle excède 110 000 mots, on a déjà affaire à un petit pavé !

Certains romans célèbres sont extrêmement longs, Les Misérables de Victor Hugo, par exemple, compte 513 000 mots. D’autres, extrêmement courts : Le vieil homme et la mer d’Ernest Hemingway seulement 26 000.

Notons que le nombre de mots dans un roman varie en fonction du genre.

 

1 / Roman de fiction

 

La plupart des romans publiés traditionnellement pour les adultes sont d’environ 80 000 mots. Mais ils peuvent également dépasser 110 000.

Cependant, plus c’est long plus les éditeurs deviennent méfiants, surtout dans le cas d’un premier roman.

Pour info, 50000 mots, c’est le nombre de mots requis pour être « gagnant » du Nanowrimo.

Remarque :

Ces valeurs ne sont pas valables si vous avez déjà publié un livre. Et si c’était un best-seller, l’éditeur vous permettra tout ce que vous voulez en matière de nombre de mots !

 

2 / Science-Fiction et de fantasy

 

Les romans de science-fiction et de fantasy ont généralement un nombre de mots compris entre 90 000 à 125 000. Ils comptent en effet généralement plus de mots qu’un roman de fiction.

Pourquoi ?

Voici trois 3 théories (non confirmées, car ce sont des déductions personnelles) :

  • Les lecteurs de science-fiction ou de fantasy sont peut-être plus enclins à lire une histoire longue.
  • Il se peut que ce nombre de mots plus élevés tiennent aux divers mondes à construire pour écrire un bon roman de fantasy.
  • Ses romans font souvent partie d’une série. Les lecteurs s’attendent davantage à des histoires sur plusieurs livres et donc à davantage de contenu.

 

3 / Romans policiers

 

Traditionnellement, les romans policiers ont tendance à être relativement courts. Agatha Christie, auteure de best-sellers policiers, a écrit des romans qui comptaient entre 40000 à 60000 mots.

Mais aujourd’hui, un bon roman policier doit compter autant de mots qu’un roman de fiction soit 80 000 à 90 000 mots.

 

4 / Roman Jeune adulte

 

Les romans jeunes adultes possèdent un nombre de mots très varié.

JK Rowling, par exemple, a commencé sa série Harry Potter avec le roman L’école des sorciers qui comptait 76 000 mots, peut-être parce que son écriture était moins riche. Car après avoir gagné en confiance, ses romans ont enflé. Le plus long, Harry Potter et l’Ordre du Phénix, compte 257 000 mots.

D’une façon plus générale, la plupart des romans pour jeunes adultes se situent entre 55000 et 70000 mots.

 

Le nombre de mots a-t-il vraiment son importance ?

 

Eh bien, les éditeurs tiennent de moins en moins compte du nombre de mots. Aujourd’hui, les auteurs à succès publient des romans de 30, 50 ou 80 000 mots même dans le cadre d’énormes séries couvrant une douzaine de livres ou plus.

D’autres publient de véritables pavés qui se vendent très bien. Souvenez-vous du succès des Bienveillantes de Jonathan Littell (Prix Goncourt et Prix du roman de l’Académie française 2006) !

Les éditeurs ne sont donc plus si tatillons sur ce critère. Et dans la jungle qu’est le marché de l’édition, la bataille du nombre des mots est devenue obsolète.

J’espère que cet article vous a apporté quelques précisions sur la question du nombre de mots mais la vraie préoccupation à avoir quand on se lance dans l’écriture d’un roman,
c’est :

1 / D’abord écrire une histoire captivante !

2 / Se préoccuper ensuite du nombre de mots.

 

Avez-vous fixé un nombre de mots à votre roman ?

 

À vos succès d’écriture…

 

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