Il y a peu, j’ai reçu un message à propos du choix du point de vue. Un choix crucial qui suscite de nombreuses questions…
Rappels sur les points de vue ou focalisation
Dans un roman, il y a trois types de points de vue (ou focalisations) qui permettent au romancier d’organiser son récit, en fonction du point de vue qu’il choisit d’utiliser.
Les 3 types de points de vue sont le point de vue interne, le point de vue externe et le point de vue zéro :
1 / Le point de vue interne est celui qui permet au lecteur de voir les choses à travers les yeux d’un personnage. Le narrateur raconte l’histoire en utilisant la première personne du singulier ou du pluriel. Le lecteur ne connaît que ce que le personnage sait et ressent.
Voici quelques exemples de romans qui utilisent un point de vue interne :
- “L’Étranger” d’Albert Camus
- “Le Rouge et le Noir” de Stendhal
- “Madame Bovary” de Gustave Flaubert
- “Les Misérables” de Victor Hugo
- “Le Comte de Monte-Cristo” d’Alexandre Dumas.
2 / Le point de vue externe est celui qui permet au lecteur d’observer les personnages comme s’il était un témoin extérieur. Le narrateur raconte l’histoire à la troisième personne du singulier ou du pluriel. Le lecteur ne connaît que ce que les personnages font et disent, mais pas ce qu’ils pensent ou ressentent.
Un exemple d’histoire qui utilise un point de vue externe est “Le Vieil Homme et la Mer” d’Ernest Hemingway. Dans ce roman, le narrateur est extérieur à l’histoire et ne connaît pas les pensées ou les sentiments des personnages. Cela permet au lecteur de voir l’histoire sous un angle différent et d’avoir une perspective plus objective.
3 / Le point de vue zéro est celui qui permet au narrateur d’être omniscient. Il peut tout voir et tout savoir. Il peut raconter l’histoire à la troisième personne du singulier ou du pluriel. Le lecteur connaît tout ce qui se passe dans l’histoire.
Le point de vue zéro est un point de vue narratif dans lequel le narrateur n’est pas un personnage de l’histoire et ne connaît pas les pensées ou les sentiments des personnages. Ce point de vue est également appelé “point de vue omniscient”. Voici quelques exemples de romans qui utilisent un point de vue zéro :
- “Les Misérables” de Victor Hugo
- “Le Comte de Monte-Cristo” d’Alexandre Dumas
- “Le Seigneur des Anneaux” de J.R.R. Tolkien
- “Guerre et Paix” de Léon Tolstoï.
Pour résumer :
- point de vue interne : on en sait autant qu’un personnage ;
- point de vue externe : on en sait moins que les personnages ;
- point de vue omniscient : on en sait plus que les personnages.
Pour plus de détail sur le sujet, je vous conseille de relire cet article : https://www.aproposdecriture.com/quels-sont-les-elements-cles-de-la-narration
Quatre critères pour bien choisir le point de vue de votre histoire
Le choix du point de vue est crucial pour engager les lecteurs et communiquer efficacement l’histoire. Voici cinq considérations sur le point de vue qui peuvent vous aider à faire le bon choix pour votre histoire :
- Choisissez le point de vue du personnage qui a le plus d’enjeux.
- Choisissez le point de vue qui vous permet de raconter l’histoire que vous voulez raconter.
- Choisissez le point de vue qui convient le mieux à votre style d’écriture.
- Choisissez le point de vue qui convient le mieux à votre public cible.
Remarque 1 :
Si vous hésitez entre deux points de vue. Essayez-les pour voir ce qui fonctionne le mieux pour votre histoire.
Remarque 2 :
Il est préférable de choisir un point de vue qui permet au lecteur de s’identifier à un personnage et de vivre l’histoire à travers ses yeux. Mais cela dépend du type d’histoire que vous voulez raconter et des effets que vous voulez créer. L’utilisation de plusieurs points de vue n’est donc pas à exclure. Vous ajouterez alors de la profondeur et de la complexité à votre histoire. Mais attention de bien gérer les transitions entre les différents points de vue si vous ne voulez pas perdre vos lecteurs.
Exemples d’histoires qui utilisent plusieurs points de vue :
La couleur des sentiments de Kathryn Stockett, un roman de 34 chapitres à… trois voix.
Une pièce montée de Blandine Le Callet
L’auteur nous convie à un mariage très bourgeois à la campagne. Chaque chapitre correspond au point de vue de l’un des participants : d’abord Pauline, neuf ans, une nièce de la mariée, demoiselle d’honneur comblée mais inquiète, puis Bertrand, le prêtre, en proie au doute et à la lassitude, la grand-mère fantasque et généreuse, la sœur de la mariée, vieille fille qui cache son jeu, le marié, un peu perturbé, l’ami dragueur qui prend une claque, etc. Chacun voit cette journée par son bout de lorgnette.
Voilà, cet article vous permettra de vous sentir plus serein dans le choix du point de vue de votre
Merci Marie, très intéressant cet article.
Merci, … Très intéressant !
Bonjour,
Encore un résumé qui confond mode narratif et point de vue. Non le point de vue interne, et de loin, n’est pas exclusif d’une narration à la troisième personne (limité ou pas – le point de vue).
Michel.
Je ne crois pas avoir dit cela dans l’article
Quelle délicatesse Michel dans vos propos !!
Merci ! Dans mon roman j’utilise un point de vue zéro mais parfois on connaît les pensées du personnage. J’ai l’impression que ça ne se fait pas, pourtant j’aime beaucoup écrire comme ça.
Si ca ne dénote pas… on peut tout essayer !
Merci pour cet article très intéressant!
Merci beaucoup pour cet éclaircissement