Avez-vous déjà entendu parler de Booktube ? Booktube est la contraction de deux mots anglais : book (livre) et YouTube, plate-forme américaine de vidéo en ligne.
Booktube… de quoi s’agit-il ?
Des lecteurs – booktubeurs – publient des vidéos en ligne sur leur chaîne pour parler de leurs lectures, partager leurs découvertes et coups de cœur.
Ils se filment la plupart du temps dans leur chambre ou devant des étagères pleines de livres et proposent des critiques décalées et personnelles face caméra.
Les chroniques littéraires existent sur YouTube depuis le lancement de la plateforme en 2005, mais elles ont pris de l’ampleur aux États-Unis à partir de 2009.
Aujourd’hui le phénomène est mondial, les communautés anglophones et hispanophones – notamment en Espagne et Argentine – restent les plus importantes.
La grande majorité des booktubeurs sont plutôt des jeunes filles dévoreuses de livres. Elles chroniquent le genre « jeune adulte » : les dystopies et la littérature fantasy, le fantastique.
Mais la communauté compte également de plus en plus d’hommes, et il y en a pour tous les goûts. Tous les genres littéraires sont présents, plus ou moins contemporains, des classiques de la littérature mondiale aux livres historiques en passant par la BD. La communauté des booktubeurs et leur public sont en constante expansion.
Pour faire grandir leur audience et rester proche de leur public, les booktubeurs recourent aux réseaux sociaux comme facebook, twitter, instagram, Tumblr et aux réseaux sociaux littéraires comme Livraddict, Libfly, Myboox, Decitre, Lecteurs.com, Babelio , Booknode, Goodreads
En ce qui concerne les booktubeurs francophones, les deux booktubeuses françaises les plus suivies sont Nine des Lectures de Nine et Justine de FairyNeverland.
Ces Youtubeurs sont-ils les critiques littéraires de demain ?
Le monde du livre s’est intéressé à BookTube dès 2014.
D’ailleurs pendant les Assises du livre numérique de 2014, le Syndicat National de l’Édition proposait une conférence sur le thème « Qui sont les booktubeurs ?
En mars 2015, le Salon du livre de Paris a proposé une rencontre avec des booktubeurs.
En mai 2015, Livres Hebdo leur consacrait un dossier entier, « Le Temps des booktubeurs ».
La question se pose…
Les booktubeurs remplaceront-ils les critiques littéraires ?
Aujourd’hui, après une ouverture à tous les types de livre, BookTube est en passe de révolutionner le rapport des lecteurs à la critique, du moins pour celles et ceux qui utilisent a plate-forme et de « ringardiser » le rapport de la télévision au livret compte tenu du peu d’émissions de télévision consacrées uniquement à la littérature .
Je vous laisse découvrir cette vidéo (4’26) intitulée « Livres : les booktubeurs, critiques d’avenir ? »
Reportage de Tarik Khaldi et Aïda Amara
J’aimerais bien avoir votre avis sur les booktubeurs
La zone commentaire est à vous !
Je ne connaissais pas le concept des « booktubeurs ». Je trouve que l’idée est bonne surtout si ça aide les auteurs. En plus le concept enrichi la langue d’un nouveau mot valise.
Merci pour cette découverte.
Il y a la « littérature contrainte » et la « littérature plaisir » ? Vraiment ?
Pour moi, la littérature, ça a commencé (et ça continuera) sans booktubeur ou bookselfieur, ça a commencé comme l’a si bien décrit Marcel Proust :
« Il n’y a peut-être pas de jours de notre enfance que nous ayons si pleinement vécus que ceux que nous avons cru laisser sans les vivre, ceux que nous avons passés avec un livre préféré ».
Bonjour
Moi, je suis comme vous. J’aime lire et ne conçois pas une journée sans. De ce fait, je cherche toujours à lire et donc reste à l’affût de ce qui me plairait de lire. Ce n’est pas le cas de tout le monde. N’avez-vous jamais entendu « Ben je ne sais pas quoi lire ? » Souvent à mon avis ce n’est pas que les gens n’aiment pas lire (pour certains d’accord !) mais pour une grande partie ils prétendent ne pas aimer lire car ils ne savent pas quoi lire. Ces youtubeurs ont le mérite de donner des pistes de lecture. Je pense surtout aux ado…friands de ce genre de vidéos. Si elles peuvent les faire quitter leur console, leur tablette et leur téléphone… c’est un plus ! Quand on voit parfois la pauvreté du vocabulaire… il est temps que la lecture revienne à l’école et dans les foyers.
Oui, on a le cœur serré face à des moyens d’expression si limités. Pour ne rien dire des défaillances syntaxiques. Pour les enfants qui n’ont pas la chance de vivre au milieu de livres, l’école a une mission irremplaçable. Je doute fort que les booktubeurs, même avec les meilleures intentions, puissent faire découvrir le bonheur de lire.
Quand la lecture, pas seulement des classiques, fait partie de votre vie, beaucoup des livres publiés aujourd’hui vous tombent des mains.
Oh non Anne… Franchement, de nombreux livres actuels sont d’une grande qualité littéraire même si quelques joyeux navets arrivent sur les tables des libraires on ne sait comment.
Certains ado sont de gros, très gros consommateurs de livres. Ils sont rares c’est vrai et la majorité ne lit pas. Même cet effort-là leur parait trop à faire !
Quand j’étais au lycée, notre le prof de français nous demandait de lire un livre toutes les 3 semaines. Parfois, l’oeuvre était imposée, d’autres fois, le choix était libre. Nous avions tous à présenter notre lecture à la classe. Un petit résumé de quelques lignes juste pour donner envie aux autres et partager sa lecture. Tout le monde jouait le jeu. D’ailleurs, celui qui tentait de s’y soustraire, se prenait un 0 et pas question de motiver les parents à contester. Grâce à cette rigueur, j’ai eu la chance de lire et de découvrir des nombreux auteurs qui ont nourri ma culture littéraire. Aujourd’hui… Seuls quelques-uns joueraient le jeu et les profs mettraient des colliers de 0…
Bonjour Marie Adrienne
Je crois qu’on oublie aussi que si la lecture a le but d’enrichir, elle a aussi un autre grand rôle : celui de divertir – entendez – oublier ses soucis.
A partir de là, peu importe que ce soit un livre d’une grande portée. J’ai su lire des Simenon, Pagnol comme de banales histoires sentimentales , suivant l’humeur du moment.
C’est le grand pouvoir de la lecture. Et vous savez quoi, ma mère était analphabète . Elle était née en Italie à une époque où l’école n’était pas encore obligatoire. C’est peut-être ce qui m’a le plus marquée : ne pas savoir lire une recette de cuisine, une liste de courses… c’est bête, mais je reste persuadée que le premier rôle de l’écriture, c’est la transmission par le biais de la lecture. Elle est présente partout, dans les livres d’histoires, de géo, de français que les gamins découvrent à l’école. Et derrière tous ces bouquins scolaires, il y a eu quelqu’un ou un groupe de personnes pour rédiger des cours. Mais la lecture permet aussi de s’évader sans chercher à aller plus loin. Songez à tous ces malades d’hôpital qui lisent dans leur chambre. Ont – ils forcément envie de lire le dernier prix Nobel?
Bien amicalement
Marité
serait il un jour possible d’avoir un article sur l’utilité du synopsis ? Est-ce un truc qu’on rédige avant ou après l’écriture d’un livre?
Merci pour votre long commentaire.
Pour ce qui est du synopsis, un article existe déjà
https://www.aproposdecriture.com/comment-ecrire-un-synopsis-de-roman
Bien à vous
Bonjour, quand on parle de booktubeurs on met désormais le pied dans un univers vaste et varié dans lequel les propositions sont inégales. Je pense qu’il faut garder cela pour ce que c’est, à l’origine, des lecteurs (souvent initialement blogueurs), qui partagent leurs avis de lecteurs avec d’autres lecteurs. Comme on peut le faire dans une conversation banale avec son entourage ou des gens que l’on croise ( combien de fois ai-je parlé lectures avec des inconnus dans les transports en commun, parcs, café etc.). Si cela fait naître l’envie de lire chez quelques personnes, tant mieux. Par contre, je n’aime pas le buzz que l’on en fait. Ni la tendance à la professionnalisation qui lie de plus en plus certains booktubeurs à telle ou telle maison d’éditions. C’est alors ni plus ni moins de la publicité à peine masquée. Mais j’ose espérer qu’après quelques vidéos, le public s’en rende compte… je rêve, vous croyez ? Il me tarde de lire les avis de chacun, merci d’avoir ouvert le sujet discussion ! Laure
Oui le côté pervers c’est que les éditeurs ont en effet flairé de quoi faire de la pub.
Et certains youtubeurs acceptent cette collaboration probablement rémunérée ou du moins intéressée. C’est le cas dans le domaine de la mode, des jeux…
Mais les « vrais » critiques littéraires étaient-ils tous aussi neutres et intègres ? Pas si sûr…
Peut-être est-ce juste la méthode qui a changé, qui s’est adaptée aux nouveaux médias, aux nouveaux publics, aux nouveaux lecteurs.
C’est génial. La télé soucieuse de vendre de la pub a perdu son rôle éducatif. Heureusement que ce type de démarche culturelle existe pour nos jeunes. Bravo !