Renoncer à une histoire est un peu comme renoncer à une relation. Ça fait mal. Ça peut même être vécu comme un échec et laisser une sensation de vide devant soi…
Mais « à toute chose malheur est bon » dit-on et la bonne chose est d’apprendre à en tirer parti… Car parfois, renoncer à une histoire est tout simplement nécessaire.
Disons-le : il y a des projets d’écriture que nous ne ferons jamais aboutir et ce malgré des quantités d’efforts. Même si nous aimons et croyons profondément en ces histoires. Mais pour une raison ou une autre, certaines histoires sont vouées à l’échec.
C’est rare de lire ce que j’écris là. En général, on vous dira partout que la plupart des histoires sont récupérables. Attention, je ne dis pas non plus qu’il faut renoncer à la moindre difficulté. Du travail, des efforts et du temps viendront souvent à bout de la plupart des projets d’écriture. Mais dans certains cas, il est nécessaire d’arrêter purement et simplement et de passer à une autre histoire.
Voilà 3 signes qui devraient vous alerter :
1 / Vous perdez le contrôle de l’histoire
L’histoire se révèle souvent différente sur « papier » que dans nos têtes. Ce n’est pas grave en soi. Car elle se déroule souvent mieux que nous ne l’avions imaginée initialement. Mais ce qui est plus embêtant c’est quand on se lève un matin et qu’on se rend compte que l’histoire que nous sommes en train d’écrire n’a absolument plus rien à voir avec celle que nous avions en tête.
Ne vous est-il jamais arrivé qu’une histoire vous échappe ?
Parfois, en faisant des recherches, on s’engage sur des chemins inattendus. Et la conséquence, c’est que l’histoire prend alors elle-même une tournure inattendue.
Si vous maitrisez le changement, tant mieux ! Mais si vous sentez que votre histoire prend un sens trop différent de celui qui vous avait poussé à écrire cette histoire et que ça ne marche pas… arrêtez de suite !
Ne vous lancez dans un projet qui ne vous fera pas vibrer et que vous allez trainer comme un boulet.
2. Vous manquez de passion pour le projet
Si vous n’aimez pas le sujet sur lequel vous écrivez, vous aurez toutes les peines du monde à vous focaliser et à travailler sur votre projet.
Car écrire demande de l’énergie et si vous vous mettez au clavier avec des doigts de plomb… C’est fichu !
Non seulement vous ne serez pas heureux d’écrire mais en plus, tout ce que vous produirez aura la fâcheuse tendance d’être mauvais.
3 Votre corps tire la sonnette d’alarme
Votre corps sait mieux que quiconque ce qui est bon ou pas pour lui. Même si votre petite voix intérieure vous incite à continuer, à vous accrocher encore et encore jusqu’à vous miner, sachez reconnaitre les signes envoyés par votre corps. Et cessez la énième modification de votre projet !
Ne vous inquiétez pas, vous aurez de toute façon tellement d’autres histoires à écrire. Je veux dire par là que parfois, il faut simplement savoir abandonner la fausse idée géniale avec panache et se consacrer à un nouveau projet d’écriture.
Le travail et la passion que nous investissons dans l’écriture de nos histoires rendront toujours très difficile l’idée de stopper un projet. Mais il faut juste avoir le courage et l’honnêteté de s’avouer que cette histoire ne fonctionnera pas.
Il est en effet plus judicieux d’admettre qu’il est inutile de s’acharner sur une histoire quand on sent qu’elle ne mènera nulle part. Nous nous épargnons du temps, du travail, de la frustration et un certain marasme.
Et puis, la décision prise, il est possible de passer à autre chose et d’écrire de meilleures et de plus grandes histoires grâce aux leçons apprises de nos échecs.
Ainsi, quand l’histoire est « bancale », renoncer est donc la meilleure des choses à faire. L’essentiel est de ne pas considérer cette situation comme un échec mais plutôt comme un tremplin.
Samuel Beckett disait :
« Recommence, échoue encore, échoue mieux »
Si vous sentez que vous partez pour écrire une histoire boiteuse, prenez un temps pour estimer ce que vous pourriez en faire. Il est probable que vous continuiez d’écrire et que vous alliez jusqu’au mot « fin » victorieux de votre roman.
Mais il se peut que les choses ne se déroulent pas du tout de cette façon. Et que vous ayez besoin de mettre un terme à ce travail d’écriture qui ne mènera à rien.
Alors, après une estimation de votre travail, fermez votre fichier informatique.
Faites le bilan de ce que vous avez appris pour ne pas revivre pareille situation et passez à autre chose. Pourquoi pas à l’écriture du prochain best-seller !
Avez-vous déjà renoncé à un projet ? Comment l’avez-vous vécu ?
Qu’en avez-vous retenu ?
J’ai hâte de vous lire en commentaire.
Il est vrai que c’est très douloureux. J’ai failli déchirer mon manuscrit lorsque l’on me l’a refusé. J’ai gardé la même histoire en le refaisant entièrement. Grace à vos conseils, je me suis sentie beaucoup plus sûre de moi. Grand merci à vous.
Bonjour Jacqueline
Merci pour votre témoignage. Je suis ravie d’apprendre que mes conseils vous donnent plus d’assurance dans votre écriture.
Bien à vous
Il y a un an, j’avais commencé un manuscrit que j’ai abandonné quelques mois plus tard parce que les événements que j’écrivais ne correspondaient à ce que je voulais écrire à l’origine. Je me suis obstinée mais au bout d’un moment j’ai arrêté par peur de me dégoûter totalement. Et il y a quelques jours, alors que je suis passée à d’autres projets depuis cet échec, j’ai eu une « illumination ». Depuis je me suis remise à réécrire mon histoire. J’espère que ça marchera cette fois sinon j’abandonnerai pour de bon – ainsi que le conseille cet article.
Merci beaucoup pour ce site qui m’a très souvent aidée !
Bonjour
Si le site vous aide, tant mieux !
Merci pour votre commentaire.
Bien à vous
Il m’est arrivé une fois d’abandonner une histoire, car elle ne menait plus nulle part. Je l’avais trop souvent réécrite et changer d’avis en cours d’écriture. Je ne la reprenais jamais du début et recollais les morceaux par-dessus ou au fur et à mesure.
C’est une première leçon que j’ai retenu, je vois que ça embrouille plus, alors si ça ne va pas, je recommence. Chose étrange, j’avance plus vite comme ça (même si tout effacer fait peur).
Mais je pense que si j’ai abandonné cette histoire c’est aussi parce que j’ai mûri. Je n’ai pas eu trop de mal à la laisser puisque je suis partie directement sur un autre projet (qui, j’en ai bien peur est en attente d’abandon lui aussi…)
Je l’ai toujours ce premier roman caché dans mon ordinateur et des fois il m’arrive de l’ouvrir et de relire un petit bout. Je suis toujours heureuse de constater que mon écriture a évolué avec les années.
Maintenant je sais qu’il faut mieux préparer un projet pour éviter qu’il ne parte dans tous les sens. C’est ce que j’essaye d’appliquer aujourd’hui, même si c’est encore trop souvent en chenit. Mais j’aime travailler comme ça.
Oui Joelle prépare un projet offre plus de chance de le réussir.
Mais quand on se lance, on est tellement avide d’écrire que l’on néglige cette étape-là. Dommage !
Bien à vous
Merci, j’arrive sur ce blog alors que mon premier bébé est fini et que je souhaite sa parution pour tout bientôt !
J’ai failli lâcher, j’ai pleuré, je me suis fait du mal, je ne voyais dans les conseils que des attaques méchantes…….
Mon boss, l’univers comme j’aime à le dire m’a OBLIGE à voir la richesse dans tous ceux qui étaient autour de moi pendant cette période!!!!une vraie tempête !!!
Courage à tous ceux qui me ressemblent, j’arrive sur les beaux rivages très bientôt.
Je suis passée par ebook académy.
Mon bébé va apparaître sur sa nouvelle terre….Elle s’appelle : Tanguinée( chut, ce n’est pas tout à fait l’heure ).Nilse
Bienvenue sur Aproposdecriture
et Super pour votre livre !
Bonjour,
Réponse très en retard par rapport à l’actualité, je sais…
Et pourtant, sujet toujours réel et vécu par tous.
J’aimerais quand même bien proposer à tous de ne jamais détruire les manuscrits inaboutis. Notre très chère et vénérée Marie-Adrienne nous à parlé, il n’y a pas si longtemps, d’un certain Bernard Werber. Ce qui m’a forcément comblé de bonheur puisqu’il est un de mes maîtres d’écriture. Et ce dernier conseil de ne jamais céder à l’abandon. Il cite son cas personnel pour ce qui traite de son roman « Les Fourmis »… Il a retravaillé plus d’une vingtaine de fois son roman, ne se lassant jamais de le soumettre encore et encore aux comités de lecture de toutes les maisons d’édition qu’il ciblait.
Et, au prix d’efforts dignes des plus grands louanges, il a réussi sur tous les plans :
– Histoire travaillée jusqu’au bout.
– Un mot FIN qui n’était finalement qu’un prologue à une carrière exceptionnelle que nous connaissons tous aujourd’hui.
– La reconnaissance enfin acquise auprès d’un public toujours plus nombreux.
Alors, ne cédez jamais à l’abandon !
Travaillons ensemble, sous la chaleureuse protection de notre Webmestre, plus acharnée encore que nous à toujours écrire, pour son plus grand plaisir !
Oui Frédéric… parfois la rage monte. La déception et le doute sont tellement grands que l’on a envie de tout arrêter. De tout détruire.
Dans ces moments, il faut s’octroyer une pause. Recharger les batteries pour mieux repartir.
Bon courage. À vos succès d’écriture
Pour ma part, ça m’est arrivé. En générale c’est quand je me met à écrire et que je dois m’interrompe en plein milieu. Çà coupe tout mon élan et du coup elle reste en suspend. J’attends un moment je passe à autre chose et puis je sais que plus tard ça reviendra je reprendrais avec d’autre idées et je continuerais. Çà peu prendre des mois un ans, c’est par grave.
Le plus drôle c’est de relire après un bon moment. Je me surprend parfois à rire de certaines scènes que j’ai écrite et que j’avais oublié. Une fois aussi, j’avais lu avec tellement d’attention et j’étais tellement prise dans l’histoire que lorsque je suis tombé à l’endroit inachevé j’ai eu comme un manque, une déception de pas avoir la suite.