![Les temps de narration](https://www.aproposdecriture.com/wp-content/uploads/2013/06/personal-narrative-writing-example-definiton-150x150.jpg)
Les temps de narration
Suite à de nombreuses questions sur le temps de narration, je réponds avec cet article qui vous aidera probablement à y voir un peu plus clair.
Suite à de nombreuses questions sur le temps de narration, je réponds avec cet article qui vous aidera probablement à y voir un peu plus clair.
Il y a deux ou trois semaines, un lecteur du blog me demandait comment améliorer son style d’écriture.La question est récurrente. Voyons ensemble quels points essentiels, il faut soigner pour améliorer son style d’écriture
Au fil des articles, j’ai plus ou moins répondu à la question. Mais vous trouverez ci-dessous la liste des points à travailler pour faire progresser son style d’écriture.
Mieux vaut employer des verbes porteurs de sens et précis plutôt que des verbes vides, passe-partout et totalement incolores comme les verbes faibles (être, avoir , faire, aller…).
Pourquoi ? Parce qu’ils affadissent votre texte.
Chassez-les de vos textes, ils prendront plus de couleur et de force.
Des phrases longues peuvent gêner le lecteur. Segmentez vos idées et évitez les phrases « poupées russes » qui comptent un grand nombre d’enchâssements propositionnels.
Pour réduire la longueur d’une phrase, il faut la scinder en plusieurs phrases ou revoir la pertinence de tous ses compléments. La longueur de phrase qui convient le mieux compte entre 15 et 20 mots. Croyez-moi, cette brièveté n’enlève rien aux idées ni aux sensations, aux émotions et aux sentiments. Sans compter qu’une phrase de 15 mots se mémorise plus facilement !
Ainsi, allégez vos phrases en n’employant que les mots nécessaires à l’expression de votre pensée sans sacrifier la beauté littéraire. Attention, la concision ne doit pas se confondre avec une écriture télégraphique. Pas question de tout réduire à quelques mots. Ne dit-on pas que l’art majeur de l’écriture consiste à dire l’essentiel avec relief et couleur et de laisser suggérer le reste. Mots justes et expressifs doivent donc être dans votre palette.
Épurez votre écriture. Évitez les remplissages inutiles. Plus court veut souvent dire meilleur.
Si vous voulez avoir un style dynamique, réduisez les conjonctions : en effet, certes, du reste, car, pour sa part… La transition relève plus de l’esprit d’une phrase que d’une conjonction mécanique !
Elles servent à unir une proposition subordonnée à un verbe ou parfois à un nom. Les plus fréquentes : comme, si, que quand, puisque, lorsque, quoique. Auxquelles on peut ajouter : parce que, pourvu, que, tandis que, de peur que, au cas où, au moment où…
Deux termes identiques de même famille dans un voisinage peuvent alourdir votre texte. Évitez les répétitions de mots et d’idées. Répéter peut avoir de l’intérêt pour insister, mais répéter sans raison peut aussi devenir très gênant pour le lecteur. La répétition se retrouve dans les noms, les adjectifs et les verbes, mais aussi dans les prépositions, des verbes auxiliaires pour des conjonctions comme « et « .
En général, si on utilise un pronom démonstratif pour remplacer une proposition, on alourdit le texte, on freine le rythme. Alors évitez ceci, cela, et ce, et cela, c’est que, celui, celui-ci, celui-là, ceux, ceux-ci, ceux-là, celle, celle-ci, celle-là, celles, celles-ci, celles-là…
L’une des plus grosses lourdeurs de style est causée par l’emploi trop fréquent des « que » et des « qui » qui gâchent la fluidité.
La préposition est un mot invariable qui sert à introduire un complément. Ce complément est très souvent un nom, un adjectif, ou un verbe. L’excès de prépositions dans une phrase alourdit le style.
Voilà les principales prépositions : à, après, avant, avec, chez, contre, dans de, depuis, derrière, dès, devant, durant, en, entre, envers, hors, jusque, malgré, outre, par, parmi, pendant, pour, sans, sauf, selon, sous, vers…
Une fois que vous aurez supprimé redondances, répétitions, participes présents et autres, votre écriture va respirer. Mais il faut aller plus loin pour gagner en fluidité. En autre, il faut éliminer la voix passive et les phrases impersonnelles de vos textes.
Dans son recueil « Écriture : Mémoires d’un métier » déconseille fortement de les utiliser. La voix active donne de la force à l’écriture. Elle est plus directe que la voix passive.
La phrase intemporelle… Quand le sujet « il » ne renvoie ni à un objet ni à une personne, la phrase est à la forme impersonnelle. Exemple :
Mieux vaut utiliser ces tournures avec parcimonie.
Ce dernier point est très important car les paragraphes donneront le rythme et l’accélération à votre texte. Ce sont eux qui vont ordonner vos idées. Relisez cet article https://www.aproposdecriture.com/mise-en-page-dun-texte
Finissons cet article avec un exemple. Voilà comment réécrire un texte en appliquant ce qui précède :
Avant :
Les balles continuaient de siffler autour de lui. La fusillade faisait rage et Jack fut jeté au sol par le souffle d’une explosion. Il regarda l’ordinateur à son poignet. Il ne lui restait plus que vingt pour cent de champ de force. Il n’en avait que faire. Il se releva et continua sa course en jetant des regards tout autour de lui. Où était-il ?
Décortiquons un peu ce texte. On trouve :
Après :
Les balles sifflaient autour de lui. La fusillade crépitait. Le souffle d’une explosion projeta Jack au sol. Il consulta l’ordinateur à son poignet. Son champ de force affichait vingt pour cent de résistance. Une autre déflagration le tuerait. Qu’importe. Il se releva et reprit sa course. Il jetait des regards affolés. Où se trouvait-il ?
***
Vous voyez qu’en appliquant ces 10 points, on arrive à un texte, plus dynamique, plus ramassé. Plus agréable à lire. Sur quelques lignes, le gain de fluidité est moins visible, mais je vous garantis que sur une page, on voit vite la différence. Testez : prenez une page au hasard d’un de vos textes. Décortiquez et revoyez chaque point. Ensuite, réécrivez.
PS : Aproposdecriture s’est refait une beauté ! C’est mon premier article avec ce nouveau théme, et je dois m’habituer. Mais dans quelque temps, la galère sera oublée. J’espère que cette nouvelle version du blog vous plait.
Dans ce nouvel épisode de la série « L’Alchimie du roman », Jean-Philippe Depotte analyse « les Frères Karamazov », de Fedor Dostoïevski (suite…)
A la manière de Rainer Maria Rilke dans Lettres à un jeune poète, Colum McCann, auteur irlandais,publie « Lettres à un jeune auteur
« , un ouvrage dans lequel il adresse ses meilleurs conseils aux apprentis écrivains.
Né en 1965 à Dublin, Colum McCann vit aujourd’hui à New York. Il a quitté l’Irlande pour les États-Unis à dix-neuf ans. Pour vivre, il exercera divers métiers – chauffeur de taxi, professeur, guide de randonnée, journaliste et reporter. Aujourd’hui, il enseigne l’écriture créative au prestigieux Hunter College, à New York.
Colum McCann est lauréat des prestigieux prix de littérature irlandaise Hennessy (1992) et Rooney (1994) pour ses nouvelles, il est l’auteur de deux recueils : La Rivière de l’exil (Belfond, 1999 ; rééd. Belfond, 2007 ; 10/18, 2001, rééd. 2005) et Ailleurs, en ce pays (Belfond, 2001 ; rééd. Belfond, 2007 ; 10/18, 2003), et de cinq romans :
Le Chant du coyote (Marval, 1996 ; rééd. Belfond, 2007),
Les Saisons de la nuit (Belfond, 1998 ; rééd. Belfond, 2007 ; 10/18, 2000),
Danseur (Belfond, 2003 ; 10/18, 2005),
Zoli (Belfond, 2007 ; 10/18, 2008)
et Et que le vaste monde poursuive sa course folle (Belfond, 2009 ; 10/18, 2010) – Prix littéraire du Festival du Cinéma américain de Deauville, élu Meilleur livre de l’année par le magazine Lire et lauréat du prestigieux National Book Award, et Transatlantic (Belfond, 2104).
1 / Ne jamais renoncer face à la page blanche. Il faut lui montrer ta rage. Lui faire face. La regarder dans les yeux et lui faire la guerre.
2 / Faire le vide avant d’écrire
Comment ? En méditant et en restant honnête avec soi même.
Etre auteur, ça signifie parfois se glisser dans la peau d’un autre
Il faut avoir de l’empathie. Essayer de devenir quelqu’un d’autre, c’est découvrir de nouveaux horizons. Colum McCann compare l’écrivain à un explorateur qui part à l’aventure.
3 / Comment trouver un bon titre ?
Selon l’auteur iralandais : un bon titre, c’est tout ce qui fait chanter le cœur de l’auteur, Quelque chose qui le réveille
4 / Faut-ils suivre toutes les règles ?
Selon McCann : « Pour briser les règles, il faut d’abord les connaitre ». (complètement d’accord !) Bien sûr, on peut enfreindre les règles de grammaire, de structure.
Il dit qu’un jour un auteur débarquera avec un grand roman. Un roman que personne n’a encore fait ! Un auteur qui aura bouleversé les règles de structure, de narration… Un auteur qui bouleversera nos cœurs.
5 / Les 3 qualités pour percer dans l’écriture
Selon Colum McCann, un jeune écrivain doit :
6 / Comment appréhender les critiques ?
Colum McCann conseille de ne s’arrêter à aucune critique. Si vous lisez les bonnes critiques et que vous y croyez, il conseille de faire pareil avec les mauvaises !
7 / L’ hygiène de vie est-elle importante pour un auteur ?
Colum McCann pense (comme moi) qu’un écrivain est un athlète dans le sens large du terme. C’est physique de s’asseoir sur une chaise pendant huit heures ! Alors l’hygiène est primmordial.
Pour écrire, il faut l’endurance d’un athlète : exercer son esprit, le former à la possibilité de l’échec.
Colum McCann
8 / Comment tomber sur le bon éditeur ?
Voilà la réponse de Colum McCann : « Tu pries Dieu ! Et quand tu trouves le bon, tu t’accroches à lui »
Bon… ben, il reste donc à prier !
9 / Comment se remettre d’un échec ?
Son mot d’ordre :
« Tu te relèves, tu recommences. Encore, encore et encore ! »
Colum McCann cite la phrase de Samuel Beckett qu’il affectionne :
Peu importe, essaie encore, échoue mieux
Pour celles et ceux qui n’auraient pas vu l’émission La Grande Librairie du 1er juin 2018 voilà l’extrait dans lequel Colum McCann évoque son recueil de conseils:
Bien entendu, j’approuve ces conseils à 100%. Tous vont dans le sens de ce que j’écris dans ce blog. La comparaison de l’auteur avec un athlète est juste parfaite. Pour écrire un roman. Il faut de l’opiniatreté, de l’endurance, du courage. Il faut mouiller la chemise. Un roman ne s’écrit pas facilement, ca se saurait !
Ecrire pour les jeunes adultes, c’est écrire comme pour les adultes. Enfin, au moins sur un point : tout roman jeune adulte doit avoir une bonne histoire ! (suite…)
Les romans pour jeunes adultes n’ont jamais été aussi populaires. Tout a commencé avec le succès de Harry Potter puis avec celui de Nos étoiles contraires et The Hunger Games.
(suite…)