La phase de révision d’un manuscrit, ce moment où tout est censé prendre forme, où l’on corrige, affine et améliore son texte, est redoutée autant qu’elle est essentielle. Pourtant, chaque écrivain aborde cette étape de manière différente, parfois avec méthode, parfois avec chaos.
À travers les heures de travail acharné et les litres de café engloutis, certains types d’écrivains émergent avec des comportements si distincts qu’ils en deviennent presque des caricatures. Vous les reconnaîtrez sûrement, peut-être même que vous vous reconnaîtrez dans l’un d’eux… ou dans plusieurs !
Prêt à rire et à apprendre à connaître vos alter ego d’écrivain ?
Guide des 5 types d’écrivains en phase de révision
1/ Le Perfectionniste – Chaque détail compte
Le perfectionniste ne passe pas seulement une heure à réviser une page, non, il pourrait y passer une journée entière ! Il traque la moindre imperfection avec la précision d’un chirurgien. La simple vue d’une phrase mal tournée ou d’une virgule mal placée peut le faire frémir.
Scène typique :
Le perfectionniste est assis à son bureau, entouré de piles de notes et de manuels de grammaire. Il relit la même phrase pour la douzième fois :
« Le chat sauta sur la table. »
Non, non, cela ne va pas. Il doit trouver une version plus élégante. Il écrit et rature :
« Le félin bondit avec grâce sur le mobilier. »
Hmm, c’est mieux, mais la fluidité n’est pas parfaite. Il ouvre un dictionnaire des synonymes pour le mot « bondit ». Une heure plus tard, il est toujours là, cherchant le mot juste, son regard perdu dans le vide, un crayon entre les doigts, la page vierge de tout progrès.
Diagnostic : Le perfectionniste est capable de se perdre dans les détails au point de perdre de vue l’ensemble du manuscrit. Ses révisions avancent lentement, mais chaque phrase est peaufinée à la perfection… du moins, selon ses propres critères.
2/ Le Procrastinateur – Demain, c’est mieux
Le procrastinateur, quant à lui, est le roi de la distraction. La phase de révision devient une excuse parfaite pour tout remettre à plus tard. Facebook, Netflix, et même le ménage deviennent soudainement beaucoup plus attractifs que de revoir ce chapitre 5.
Scène typique :
Il est 9h du matin, l’heure à laquelle le procrastinateur a promis de commencer sa révision. Il ouvre son manuscrit, relit la première ligne, puis… soudain, une envie irrésistible de vérifier ses emails le submerge.
« Juste cinq minutes », se dit-il. Une heure plus tard, il est en train de parcourir une vidéo sur « Les 10 meilleures façons d’organiser votre espace de travail ».
14h arrive, et avec elle une grande faim.
« Je ne peux pas travailler l’estomac vide », se justifie-t-il en se préparant un déjeuner gastronomique.
À 17h, fatigué par tant de distractions, il se dit :
« Bon, je vais m’y mettre demain. »
Diagnostic : Le procrastinateur est capable de trouver des excuses à l’infini. Bien qu’il puisse être créatif pour éviter la révision, la pile de travail reste intacte… jusqu’à ce que la pression du deadline le pousse à l’action !
3/ Le Réviseur obsédé – Relire, encore et encore
Le réviseur obsédé a une obsession : il ne peut s’empêcher de relire son texte encore et encore. Il connaît chaque paragraphe par cœur, mais il continue à chercher des erreurs, toujours convaincu qu’il y en a une qui a échappé à son œil de lynx.
Scène typique :
Le réviseur obsédé est face à son manuscrit, les yeux rivés sur l’écran. Il a déjà lu cette section vingt fois, mais une petite voix dans sa tête lui chuchote :
« Et si tu avais manqué quelque chose ? »
Il relit. Et encore. Au bout d’une heure, il ne sait plus s’il lit pour corriger ou pour vérifier si le texte sonne toujours bien. Son stylo rouge, jadis frénétique, repose désormais à côté de lui, inutilisé. Pourtant, il ne peut pas s’arrêter.
« Une dernière lecture pour être sûr, » se dit-il, tout en sachant pertinemment qu’il recommencera demain.
Diagnostic : Le réviseur obsédé est son propre pire ennemi. Il relit tellement son texte qu’il finit par douter de sa qualité initiale. Pour lui, rien n’est jamais « fini », mais il devrait parfois accepter que la perfection est impossible.
4/ Le Saboteur – Tout est à recommencer
Le saboteur est celui qui, après avoir relu son texte, se convainc que tout est à jeter. C’est un expert en auto-démolition. Chaque révision se transforme en réécriture complète, et chaque idée d’origine finit au fond de la poubelle.
Scène typique :
Le saboteur commence sa révision en pensant que son texte est « pas mal ». Puis il lit une phrase, puis un paragraphe, et une sensation d’horreur s’empare de lui :
« Mais qu’est-ce que c’est que ce bazar ? »
Son texte, qu’il avait pourtant mis des mois à écrire, lui semble soudain mauvais, plat, sans intérêt.
« Il faut tout recommencer ! »
Avant même d’avoir fini la révision d’un chapitre, il rature tout, ouvre un nouveau document, et se lance dans une réécriture complète, effaçant ainsi tout le travail accompli.
Diagnostic : Le saboteur manque de confiance en lui. Il est persuadé que son travail ne vaut rien, et il détruit tout ce qu’il a construit. Il doit apprendre à faire confiance à son processus créatif et à accepter que tout n’a pas besoin d’être parfait du premier coup.
5/ Le Pragmatique – L’art du compromis
Le pragmatique est le maître de l’efficacité. Il sait que la révision est cruciale, mais il ne se laisse pas happer par la recherche de la perfection. Son mantra est : « Fait est mieux que parfait ». Il avance avec méthode et ne perd pas de temps à chercher la petite bête.
Scène typique :
Le pragmatique ouvre son manuscrit avec un plan clair en tête. Il attaque chapitre par chapitre, se fixant un objectif de révision quotidien. Il modifie les phrases trop longues, ajuste les dialogues, supprime les adverbes superflus, mais il ne s’éternise jamais.
« Est-ce que cette phrase est parfaite ? Probablement pas. Est-elle compréhensible et efficace ? Absolument. »
Il sait que la révision est importante, mais il comprend aussi qu’un livre parfait est une illusion.
Diagnostic : Le pragmatique est l’écrivain le plus équilibré. Il sait quand s’arrêter et passer à autre chose. Il avance rapidement tout en gardant un niveau de qualité élevé. Il incarne la révision sans l’obsession.
Conclusion
Voilà, les cinq types d’écrivains en phase de révision ! Peut-être vous êtes-vous reconnu dans un ou plusieurs d’entre eux, et c’est tout à fait normal. Chacun d’entre nous oscille entre ces différents comportements selon les jours, l’humeur, et le niveau de fatigue. Mais que vous soyez perfectionniste, procrastinateur ou pragmatique, rappelez-vous que la révision n’est qu’une étape dans le processus de création. L’important, c’est d’avancer, de ne pas se laisser submerger par les doutes ou les distractions, et de savoir que, quel que soit votre type d’écrivain, votre voix et vos idées méritent d’être partagées. Alors, prenez une grande respiration, ouvrez votre manuscrit, et continuez à réviser… à votre façon !
Au secours, je suis un mélange des 4 premiers…
Ma correction avance à la vitesse d’un escargot écrasé. Mais j’arriverai au bout !
Allez courage Flo…On se pose. On garde la tête froide. On ne lâche rien et on continue.
Si vous en êtes là, c’est que le plus gros a été fait. Déjà une très grande victoire !
Bon courage