Dans ce nouvel épisode de la série « L’Alchimie du roman », Jean-Philippe Depotte décortique « le Palais des rêves », d’Ismaïl Kadaré

 

 

 

 

 

Le Palais des rêves

 

À propos d’Ismaël Kadaré  

 

Ismaël Kadaré est né en 1936, à Gjirokastër en Albanie. Il grandit avec le communisme qui s’est instauré dès 1945 en Albanie. Étudiant, il est envoyé à Moscou pour parfaire ses talents littéraires. En parodiant L’Enfer de Dante, il raconte, dans Le Crépuscule des dieux de la steppe (1978), le profond dégoût que lui inspira le réalisme socialiste. L’écrivain considère qu’il fut immunisé contre cette doctrine grâce aux modèles classiques qu’il vénère et dont ses œuvres sont imprégnées : Homère, Eschyle, Dante, Shakespeare, Cervantès, Gogol.

 

En 1960, la rupture albano-soviétique l’oblige à rentrer à Tirana. Sa vie va alors se confondre avec son œuvre. Le succès à l’étranger de son roman, Le Général de l’armée morte (1963), publié en France en 1970, va lui assurer une notoriété unique dans son pays. En dépit de quelques tentations, Kadaré se refusera à le quitter. Ses ouvrages seront presque tous publiés, encourant, le plus souvent, le silence de la part de la critique ou des remontrances.

 

De retour en Albanie, en 1960, il se lance dans le journalisme et publie de la poésie. Son premier roman, Le Général de l’armée morte, paraît en 1964.

 

Devenu écrivain à plein temps, Kadaré dirige parallèlement la revue littéraire Les Lettres albanaises (publiée simultanément en français). Après deux ans de relégation à la campagne, il obtient de se rendre en Finlande (1962), en Chine (1967) et en France, pour la première fois, en 1970.

Ismaïl Kadaré est désigné député, sans l’avoir demandé. En 1972, il doit adhérer au parti, mais un roman provoque sa disgrâce. L’écrivain doit se soumettre à une période de travail manuel, sorte de stage de rééducation à la chinoise, au fin fond des campagnes. C’est ainsi qu’il se retrouve dans une coopérative de village. On lui interdit d’écrire. Ses livres seront publiés en France par Fayard.

En 1990, Ismaïl Kadaré obtient l’asile politique en France et partage aujourd’hui sa vie entre Paris et Tirana. En 1996, il a été élu membre associé étranger de l’Académie des sciences morales et politiques à Paris. Mais cet écrivain de renommée mondiale, auteur de nombreux romans (Les Tambours de la pluieLe Pont aux trois archesLe grand hiverChronique de la ville de PierrePyramides…) n’a pas eu le prix Nobel.

 

Il reçoit le Prix international Man-Booker en 2005, le Prix Prince des Asturies de littérature en 2009, le Prix Jérusalem en 2015, et le Prix Park Kyung-ni en 2019.

 

Essayiste et poète de 84 ans, Ismaïl Kadaré est traduit en plus de 40 langues. Il est considéré comme l’un des plus grands écrivains européens vivants.

 

 

À propos du roman « le Palais des rêves »

 

Ismaël Kadaré publie Le Palais des rêves, en 1981, un roman anti-totalitaire écrit et publié au cœur d’un pays totalitaire. L’ouvrage est sévèrement critiqué et interdit. Kadaré finit par être qualifié d’« ennemi » lors du Plénum des écrivains en 19 82. Le dictateur albanais lui-même pense que Kadaré est un agent de la France. La presse mondiale réagit aux condamnations visant le roman et des protestations s’élèvent pour défendre son auteur, qui échappe aux sanctions. Entré en disgrâce pour ses écrits subversifs, conçus comme une critique détournée du régime, il est finalement contraint d’éditer ses romans à l’étranger. Se sentant menacé, il émigre en France où il obtient l’asile en octobre 1990. Aujourd’hui, il partage sa vie entre la France et l’Albanie.

 

 

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Comme à son habitude, Jean-Philippe Depotte analyse le roman selon quatre éléments :
• L’Eau, c’est le Style.
C’est la plume de l’écrivain, la poésie, la beauté du langage et le simple plaisir de lire de belles phrases.
• L’Air, c’est la Fiction.
C’est l’invention, qui prend deux formes, en général : l’intrigue (l’histoire que l’on raconte) et les personnages.
• La Terre, c’est le Milieu que décrit le roman.
C’est une époque ou c’est un lieu. C’est ce qu’apprend le lecteur sur la réalité que décrit le roman.
• Enfin le Feu, c’est le Message.
C’est la raison pour laquelle l’auteur a écrit son roman. C’est le message qu’il a voulu transmettre à son lecteur. Une philosophie, une morale ou, simplement, un sentiment, une impression.

 

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Découvrez la vidéo (12’32) :

 

 

 

Merci à Jean-Philippe Depotte pour cette nouvelle explication.

Je n’ai jamais lu ce livre. Pour les besoins de cet article, je me suis un peu intéressée à l’auteur que je ne connais que de nom. Le résumé de Jean-Philippe donne envie de plonger dans ce roman.

Avez-vous lu Ismaël Kadaré ?

 

A vous succès d’écriture…
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