…Cette question, le magazine Libération l’avait posée à 400 écrivains du monde entier pour leur numéro spécial Salon du Livre en 1985.
Voilà un florilège des réponses d’auteurs glanées ça et là :
Samuel Beckett, « Bon qu’à ça. »
Blaise Cendras : « Parce que. »
Max Jacob, « Pour mieux écrire. »
Charles Bukowski, « Si je savais pourquoi j’écris, je n’en serais sûrement plus capable. »
Alberto Moravia, « J’écris pour savoir pourquoi j’écris. »
Georges Simenon, « j’écris parce que j’ai dès mon enfance éprouvé le besoin de m’exprimer et que je ressens un malaise quand je ne le fais pas. »
Frédéric Vitoux, « Peut-être pour être aimé. On écrit pour soi et si on décide de publier, de livrer ce qu’on écrit aux autres, c’est au fond pour trahir ce besoin de dire « aimez-moi. »
Jean-Marc Roberts, « Pour aller mieux »
Françoise Giroud, « Parce que je ne peux pas faire autrement. C’est comme respirer. »
Bernard Clavel, « Pour exprimer mes émotions avant tout. »
Aliette Abécassis, « Pour pouvoir continuer de vivre. »
Jeanne Champion, « Pour survivre. Pour partager ma présence au monde avec mes semblables. »
Frédéric Beigbeder, « Pour être aimé. »
Personnellement, je ne peux pas me passer longtemps d’écrire. J’ai déjà tenu deux ou trois jours sans écrire un mot. Mais une journée de plus aurait été de trop !
Et vous chers lecteurs, pourquoi écrivez-vous ?
Ce n’est pas toujours évident de mettre le doigts sur ces raisons pour lesquelles nous écrivons. En ce qui me concerne, je dirais que c’est un peu pour survivre, pour laisser une trace, pour arriver à comprendre à travers mes écrits ce qui autrement, aurait bien peu de sens.
Je suis tombée ce weekend sur cette citation l’écrivain Jonathan Franzen (Freedom) que j’ai beaucoup aimée et qui se rapproche beaucoup des raisons pour lesquelles moi même j’écris…
« Écrire est une forme de liberté personnelle. Cela nous libère de l’identification de masse que nous voyons s’affirmer tout autour de nous. En fin de compte, les écrivains écriront non pas pour être les héros hors la loi de quelque sous-culture, mais principalement pour se sauver, pour survivre en tant qu’individus. »
(-Johathan Franzen, « Pourquoi s’en faire? » Nouveau Projet, Page 103)
Mais probablement y-a-t-il autant de raisons d’écrire qu’il y a de raisons pour le faire !
Marie
Bonjour Marie
Je pense effectivement que chacun a sa raison d’écrire.
Dans mon métier d’écrivain biographe, les « raconteurs » me disent souvent vouloir écrire un livre pour laisser une trace ou tourner la page sur leurs maux. Moi, ce n’est ni l’un ni l’autre.
A la question « pourquoi écrivez-vous ?
Je réponds sans hésiter comme Simenon et Beigbeder.
À bientôt
Je pense que j’écris pour [me] montrer que je suis en vie. C’est à peu près le meilleur résumé que j’ai trouvé. J’ai remarqué que j’écris quand j’ai besoin d’exprimer ce que je ressens, autant les cinq sens que l’esprit.
Bonjour Clara
C’est déjà une bonne raison !
Bien à vous
Quelle bonne question. Dommage que vous n’y répondiez pas avec vos propres mots Marie-Adrienne. Car vous écrivez beaucoup.
Pourquoi j’écris? Parce que je n’ai jamais su parler à ma mère.
Je pourrais développer longuement cette idée mais j’aime la concision des réponses recueillies par Libé. Je préfère donc rester dans la même veine. Si j’arrive à être publié, je serai amené à le redire et ma mère comprendra ce que j’entends par là. En atendant, le mieux que j’ai à faire est d’écrire.
Bonjour
Cette question « Pourquoi écrivez-vous ? » n’est pas propre à Libé’. Elle revient de temps en temps dans la presse.
Quant à moi, je dis clairement dans mon portrait « A propos », ce qui m’a amenée à l’écriture. La passion ! Vous lirez que j’ai même renoncé à une vie établie pour m’y consacrer.
Chacun a sa raison d’écrire, pour preuve les témoignages de celles et ceux qui écrivent.
Je vous souhaite d’accomplir la vôtre !
Bien à vous
« La passion »… c’est une réponse qui dit tout et qui de ce fait ne dit rien. J’espère que quand vous écrivez ailleurs qu’ici, vous décrivez les choses, les sentiments, les raisons d’agir des personnages avec plus de précision. « Je fais ça parce que c’est ma passion »: c’est quelque peu cliché! Je crois que vous déconseilleriez vous-même d’écrire du protagoniste d’un roman: « Jean avait trois motos parce que c’était sa passion ». Non?
Bonjour
Ma réponse « La passion » en dit plus que celle de Blaise Cendras, non ?
Vous disiez aimer la concision des réponses de Libé, j’ai livré ma réponse concise !
Sinon, je réponds de façon plus détaillée dans l’un des commentaires de l’article…
Vous en savez maintenant davantage.
Au fait, je n’ai pas de moto. 😉
Bien à vous
J’écris parce que j’aime ça et aussi pour montrer ce que je vaux aux autres, j’ai également une imagination débordante et la mettre sur papier me fait un bien fou.
Bienvenue sur Aproposdecriture !
A bientôt
Ben moi, ma préférée c’est la réponse de Blaise Cendrars…
PARCE QUE… et je rajouterai bien un petit NA! qui va bien.
« Parce que… Na » ce n’est pas mal non plus !
Bien à vous
Bonjour,
Pourquoi est-ce que j’écris ?
Eh bien, c’est comme si j’étais dans ma salle à manger en train de manger un gâteau, et que quelqu’un me demandait : pourquoi mange-tu un gâteau ? J’y répondrais surement : parce que j’en ai envie. Alors j’écris aussi parce que j’en ai envie…
Mais l’envie d’écrire, est-ce la même chose que l’envie de manger du gâteau ?
Je ne crois pas… on a envie de manger du gâteau par gourmandise, et ça vient souvent avec la faim. Alors que l’envie d’écrire, ça vient comme ça, un matin, un soir, parfois même dans les moments les plus inattendu. C’est une envie tellement puissante, c’est quasiment impossible de la faire taire.
Et si on essaie quand même de l’oublier, elle nous ronge l’esprit, on a de la difficulté à penser à autre chose, tout revient à l’écriture, tout nous fait penser à l’écriture. Alors on n’a pas le choix, il FAUT écrire.
C’est comme une drogue, une fois qu’on a débuter, qu’on y a goûter, on ne peut plus s’empêcher de recommencer.
Eh oui… Je suis drogué aux mots, et je n’ai pas la moindre envie d’arrêter.
Malgré tout, on ne sait pas vraiment pourquoi on a cette envie, et la plupart du temps, on ne s’interroge pas réellement la dessus. De toute manière, c’est beaucoup trop compliquer à définir, après tout…
Émilie.
J’écris parce que j’ai besoin d’écrire, de représenter ce que je ressens.
Parfois, j’ai une idée en tête et il faut que je l’exprime. N’étant pas douée oralement, je le fais par écrit.
Certains dessinent pour s’ exprimer. Moi, j’écris. Que ce soit un poème, une partie de mon journal intime ou le début d’une histoire écrit sur le tas, sans rien d’autre que mon ressenti pour guide, je le fais.
Et si je compare l’écrit au dessin, c’est, qu’à mes yeux, ils ont énormément de points communs.
Je pense que j’écris avant tout parce que j’aime inventer et raconter des histoires. Et parce que quand un auteur arrive à me faire rêver, j’ai envie de faire la même chose.
Nous avons tous nos maitres d’écriture. Et des auteurs qui nous ont incités à écrire. Je suis une grande admiratrice de Stefan Zweig. Je ne me lasse jamais de le lire.
Bien à vous
Il n’est pas facile de dire qu’on écrit pour être aimé. Pourtant, cela doit être le cas de beaucoup de personnes : être aimé par soi et par les autres. Essayer de briller un peu et laisser une trace si infime soit elle.
Superbe cette liste, ma préférée: Françoise Giroud
merci pour le partage (et pour ce site!)
Moi je n’écris pas parce que j’ai la conviction que ce que j’écrirais n’aurait pas grand intérêt – et je regrette que beaucoup de gens pensent le contraire (pas de mon écriture, mais de la leur… )
Ceci explique, à mon sens, l’invraisemblable quantité de daube qu’on nous vend chaque année sous le nom de « rentrée littéraire ». Pour moi, l’écriture (et surtout le désir de publication) est l’acte le plus impudique qui soit, et comme pour une danseuse des Folies Bergères, il ne peut se justifier (1) que si on a un corps parfait et un vrai sens de la scène et (2) si on reste anonyme au sein de la troupe. Hélas, trop d’ « auteurs » ne voient pas les choses comme moi.
En revanche, j’aime écrire et échanger des lettres avec de bons épistoliers (le plus souvent des mails, modernité oblige). J’ai l’impression de poursuivre une tradition ancienne, beaucoup moins nombriliste et fondamentalement différente de la démarche des écrivaillons contemporains.
J’écris parce qu’écrire me permet de clarifier ma pensée. Et j’écris aussi, tout le temps, « dans ma tête », ce que je ne mettrai jamais sur papier (ou sur un site, forum, blog etc.) pour me raconter des histoires, inventer des situations où je trouve, au bon moment, « la » formule ciselée qui me vengera d’une humiliation lamentable vécue dans la vraie vie, ou « le » dialogue parfait avec celui ou celle avec qui l’échange ne dépassera jamais les considérations sur la météo…
Autrement dit, si j’écrivais, ce serait par frustration de ne pouvoir parler.
J’écris pour explorer le monde, les gens, l’imagination et moi-même. En apprendre davantage chaque jour sur tout. Enfin j’écris pour explorer l’écriture. ^^
Bonjour
C est important d écrire pour explorer l’écriture !
je choisis le commentaire de julie : écrire pour etre aimé de soi et par les autres..c’est tout à fait ça! Odile
je viens de découvrir votre site, et je le trouve passionnant
J’ai toujours écrit. Adolescente cela me permettait de fuir une réalité désagréable et triste en m’immergeant dans un monde plus valorisant et rassurant
Adulte, j’écrivais pour le plaisir que cela procure.
Aujourd’hui, j’écris et je publie des fanfictions, inspirées de la série Star trek des années 1966-1969. Je le fais de façon «sérieuse» en me documentant sur les coutumes des différentes ethnies extra-terrestres de cet univers, sur le fonctionnement des vaisseaux…
J’ai découvert le plaisir de partager sur le site fanfiction.net Celui d’être lue, celui de lire les histoires des autres. Chaque lecteur/lectrice peut laisser un commentaire. C’est extrêmement inspirant, enrichissant… et surtout, cela me permets de partager avec d’autres mon monde imaginaire. L’écriture n’est plus tout à fait un chemin solitaire, mais une aventure partagée dont moi seule connait la fin.
moi j’écris parce-que je ne peux pas parler Dieu ne m’a pas fait dont d’une voix d’ange,mais il a donné une plume a mon coeur et ce coeur adore partager au monde ses souvenirs, ses émotions, ses souffrances.
J’écris pour figer le temps.
J’écris parce que le souvenir est changeant
et mon texte noir sur blanc.
J’écris pour le plaisir de me lire et me relire encore.
J’écris pour que l’étoile prenne feu et ravive l’étincelle de mes yeux.
J’écris parce que j’ai des idées et je veux les montrer.